Une étude récente de l’institut Sapiens met en évidence le coût extrême de l’absentéisme au travail pour les entreprises françaises. Et la tendance est à la hausse. Les causes ? Les maladies ou les intempéries bien sûr, mais aussi, et surtout, des pratiques managériales souvent mal orientées. Les raisons visibles de ces coûts cachés, explications…
108 milliards d’euros par an, c’est la perte de richesse provoquée par l’absentéisme au travail, cela représente 4,7 points du PIB français ! Le chiffre est tiré d’une étude qui s’appuie sur les recherches de l’ISEOR (Institut de Socio-Economie des Entreprises et des Organisations), réalisée à partir de recherches au cœur de 2000 entreprises et organisations depuis 1974, de tailles et de secteurs très variés.
Cette étude sur les coûts cachés distingue : l’absentéisme incompressible, dû aux inévitables facteurs comme la grippe ou les congés parentaux, de l’absentéisme évitable. Ce dernier représente actuellement deux tiers de l’absentéisme global. Selon l’étude toujours, les modes de management seraient en cause.
Nb : Aujourd’hui , le lean management est à la mode. Bien souvent les directions cherchent à éliminer les coûts visibles ; impliquant une gestion de l’humain tournée vers l’efficacité opérationnelle, la fluidification des processus de décision, l’automatisation des tâches et surtout vers l’économie de budget. Le graal ? La fameuse “efficience”. Une chasse organisée aux coûts visibles qui génère pourtant des coûts cachés autrement plus importants.
71,5 milliards d’euros sont ainsi perdus chaque année. Le chiffre grimpe depuis 30 ans ! La raison ? Un management déficient qui dans 99% des cas, est la cause de cet absentéisme compressible. Mais alors, quelles sont les déficiences responsables d’une telle perte de richesse ? L’institut Sapiens les répertorie. Elles sont au nombre de six, parmi elles :
- Des conditions de travail dégradées,
- Un manque de dialogue de qualité,
- L’absence de formation professionnelle,
- Méconnaissance de la stratégie de l’entreprise provoquant une perte de sens chez les collaborateurs…
Ainsi ces recherches pointent les insuffisances des modes de management hérités des modèles tayloriens ou weberiens, très descendants, procéduraux, caractérisés par une absence de concertation, d’échange ou d’explicitation des attentes réciproques. A l’arrivée la perte est énorme pour les entreprises.
Ce constat peut cependant être vu comme une opportunité : si ces études sont justes, cette accumulation de coûts cachés représente une véritable manne pour les entreprises privées et publiques. Réduire ces coûts cachés se traduirait immédiatement en points de croissance ou de marge. Ce gisement est là, au cœur des organisations, dans l’attente d’un autre management, « adaptés aux enjeux du XXIème siècle et des mutations en cours ».