Vous avez dit Empathie ?

Il est courant de retrouver dans les soft skills l’empathie, qualité comportementale non professionnelle, qui…


Il est courant de retrouver dans les soft skills l’empathie, qualité comportementale non professionnelle, qui si elle était pratiquée par tous, éviterait bien des tensions au sein des entreprises.

Concrètement de quoi s’agit-il ? 

Le but de l’empathie ne consiste pas à comprendre l’autre, mais bien à établir une qualité de connexion, en écartant tous préjugés et jugements à son encontre.

L’empathie est un temps d’arrêt pendant lequel nous nous relions au mouvement de la vie. Cette pause crée une connexion profonde et globale. Tant qu’elle est établie, il n’y a pas de séparation entre celui qui donne son attention et celui qui la reçoit.

Cette qualité d’accueil de l’autre, n’implique surtout pas de se mettre à sa place, il s’agirait alors de sympathie. Elle ne consiste pas plus à apporter une aide qui n’aurait pas été sollicitée. Il ne s’agit pas plus d’interpréter, de juger, de consoler, de compatir, de décider à la place de l’autre, non, simplement de l’écouter, de reformuler ce que l’on a compris en lui laissant la liberté de corriger autant que besoin. Soyons rassurés, il le fera d’autant plus spontanément qu’il se sentira écouté et non jugé.

En adoptant cette posture d’empathie nous offrons deux biens très précieux : du temps et de l’attention. Pour cela nous apportons notre écoute qui implique notre ouverture à l’instant, le « ici et maintenant », notre attention au non-verbal et notre disponibilité énergétique.

Adopter une démarche empathique n’a rien d’une faiblesse. Le fait d’écouter l’autre n’implique pas d’être d’accord ou pas avec ce qui est exprimé. Etre dans l’empathie c’est développer une conscience de ne pas savoir pour l’autre.

L’empathie n’est pas un produit de consommation. Il ne s’agit ni de donner de l’empathie ni d’en recevoir si l’on oublie qu’il s’agit avant tout d’une qualité d’être, au service de la vie. L’empathie est une forme gratuite d’échange entre deux êtres humains. Cette connexion implique que chacun se sente entièrement libre d’être lui-même, affranchi de toute croyance d’avoir à donner quelque chose, mais ouvert à s’enrichir dans la conscience de l’interdépendance.

Nous relier à l’autre sans nous identifier à lui requiert un puissant intérêt pour autrui.  L’importance est alors ce que la personne en face de nous va exprimer.

Il est surprenant d’observer que recevoir de l’empathie fait partie d’un besoin fondamental commun à tous les êtres humains. Malheureusement, il est probablement l’un des plus ignorés dans notre culture occidentale et dans nos entreprises. Il s’en suit une accumulation de frustrations que nous essayons de gérer au mieux. Insulter, dénigrer, exercer un chantage, culpabiliser, sont autant d’actions détournées que nous mettons en œuvre pour exprimer ce malaise.

Notre éducation, le poids de notre ego, nos habitudes nous éloignent de  cette écoute globale et profonde qui ne cherche pas à influencer l’autre. C’est pourtant si simple et facile, alors, pourquoi s’en priver !

Réf : Inspiré de La Communication Non Violente processus de Marshall Rosenberg